Episode 5 : Le mystére Doherty...
Le set des Babyshambles va commencer ; enfin on parle des Babyshambles, mais c’est Pete Doherty qui est la substantifique moelle du groupe, le mauvais garçon pour certains, le poète écorché vif pour d’autres, le Morrison des jeunettes, le Cobain du pauvre pour certains, l’archétype d’une génération rock perdue pour d’autres. En attendant, le FIB sera son premier concert avec son implant anti-drogue qui lui balance de la méthadone en continue. Tout le monde attend de voir l’état de l’ex-leader des Libertines, c’est un peu malsain comme ambiance, style bête de foire. J’espère qu’il sera autrement plus en forme qu’à Rock en Seine, mais le présence des Babyshambles est déjà à elle seule un miracle. Et puis, j’adore ce groupe, "Down in Albion" a été un de mes albums préférés de l’année dernières. Pete entre en scène, maigre comme un clou, torse nu avec une tête énorme et un chapeau dessus, ils nous balancent directement un "Pipedown" fait dans l’urgence, limite expédié, les Libertines ne sont pas loin.
Le concert est commencé, je suis emballé, Elsa croit même voir Karl Barat. Lâché le ballon avec des sigles pirates, Pete déploie un Union Jack avec Fuck Forever inscrit dessus, le ton musical est très punk en rupture. "Stick and Stones", "Loyality Song" et "La belle et la bête" (sans Kate Moss et son squelette) sont énormes, "Killamangiro" est un magnifique pogo, le public se régale, nous nous régalons. Je suis aux anges, le set tient carrément la route!
Nous sommes tout devant quand le moment tant espérer arrive, les Babyshambles reprennent un "Time for heroes" titanesque des Libertines, hystérie collective, je ne me sens plus, je perds Elsa dans un pogo punk que j’aime tant, une putain de chanson, une putain d’ambiance, ça sent le sang, la sincérité, l’alcool et la drogue, je me défoule le sourire aux lèvres quand je vois Elsa les mains sur la tête, je passe de force, je la choppe au milieu de la foule bondissante, je la sors de là non sans mal, elle est dans les vapes, un couillon lui a sauté dessus les coudes en avant, le brûlot punk finit et "Albion" commence et la foule reprend les noms de villes anglaises dans une belle communion, Pete reprend son drapeau britannique et il annonce la venue d’un guest, l’immense Shane Mc Gowan, leader des Pogues, groupe emblématique d’une certaine trad-music punkissante. Shane Mc Gowan est dans un état pitoyable, le ventre gros, l’air irlandais et l’haleine houbloneuse, il s’accroche pachydermiquement au micro mais nous lance quand même un hymne intemporel, "Dirty Old Town" en duo avec Pete Doherty, deux histoires du rock anglais sont réunis, tout le monde connaît cette chanson au moins entendue et chantée une fois lors d’une Saint Patrick avinée et le résultat est plutôt pas mal.
Mais il manque quelque chose, les festivaliers ont envi de sauter partout. Il y a eut "Smels like teens spirit" pour certains, il y aura "Fuck forever" pour d'autres. Les premières notes sonnent, je ne me sens plus (encore), Elsa s’est remise de son coup sur la tête, nous partons tout devant, rien que pour ça je t’adore Elsa, je connais peu de filles qui ont autant de courage que toi! "Fuck Forever" est énorme, c’est un tube, tout le monde sait que c’est la dernière, tout le monde se lâche, le résultat est apocalyptique mais que c’est bon!
Voilà ma setlist :
1/ Pipedown
2/ Sticks & Stones
3/ Loyalty Song
4/ La Belle Et Le Bête
5/ The Blinding
6/ Killamangiro
7/ Sedative
8/ Time For Heroes
9/ Albion
10/ Dirty Old Town
11/ Fuck Forever
Deux concerts géniaux, Bertrand est content, je me surprend même à dire que ça pourrait s’arrêter là, nous nous posons, le repos du guerriers rock, je me tape deux bières, Elsa teste le Fanta Limon, nous nous roulons un joli joint de réconfort avant les Walkmen, un des groupes qui a motivé ma venue à Benicassim…